La via Podiensis, le chemin du Puy, est sans doute le plus connu et le plus balisé des quatre itinéraires indiqués dans le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud. Emprunté depuis le Moyen Age, il est jalonné de villes et de villages qui ont gardé les empreintes des jacquets d’autrefois. Dès le départ du Puy, on peut entendre le son des bourdons, ces bâtons de marche ornés de la coquille, des pèlerins venus de toute l’Europe, résonner sur le sol du rythme régulier de la marche comme dix siècles auparavant. Voie qui a considérablement évolué au fil du temps, mais que le marcheur d’aujourd’hui peut suivre sans risque le long du chemin de Grande Randonnée 65 où tout est mis en oeuvre pour assurer le « confort moderne » de pèlerins aux motivations variées. La foi bien sûr, avec un départ donné d’une cité fortement marquée par le catholicisme, mais de plus en plus une nouvelle façon de se dépasser pour mieux se retrouver, un voyage qui peut « encombrer » à la belle saison les sentiers où l’on était venu chercher la solitude, le recueillement. Dans tous les cas, le pèlerinage vers Compostelle reste une aventure au sens noble. Une aventure dont on ne sait jamais à l’avance où elle nous conduira.