Ce Cahier, qui contient un choix de lettres de Romain Rolland sa mère (du 9 novembre 1914 au 31 décembre 1916), est un complément au Journal des Années de Guerre 1916-1919.
Romain Rolland écrivait sa mère chaque jour, mais, comme le lecteur s'en rendra compte, nombre de ses lettres étaient saisies par la censure, de sorte qu'en dehors de quelques-unes de moindre intérêt que nous avons omises, il y a des lacunes dont nous ne sommes pas responsables.
Dautres lacunes sont imputables aux séjours plus ou moins longs que la mère de Romain Rolland venait faire de temps autre en Suisse auprès de son fils.
Voulant la ménager Romain Rolland atténuait dans les lettres qu'il lui adressait ses dépressions et ses désespoirs suscités non seulement par les événements d'ordre historique , mais parfois aussi par d'autres, d'ordre trés personnel
Ainsi durant ces années 1914-1915-1916 (et au-delà), il vécut une passion que sa mère n'approuvait pas. Il n'y fait donc généralement que de rares allusions. Mais comme cette passion a été une partie très importante de sa vie, nous avons cru nécessaire de donner quelques documents intimes s'y rapportant.
Le titre choisi pour ce Cahier est tiré de la lettre de Romain Rolland datée du 18 décembre 1914 : « Il eût été plus sage évidemment de me taire, mais cela m'est impossible : on ne porte pas en vain dans sa peau Jean-Christophe. J'imagine qu Paris ils se sont dit : Encore ! Il ne veut donc pas tenir sa langue ? Et ils seront d'autant plus durs que je commence devenir dangereux, trouvant de l'écho au-dehors. »
Marie Romain Rolland