Dans cet essai, Souleymane Bachir Diagne étudie le musée du point de vue qui est le sien : celui du philosophe. Il relie deux aspects fondamentaux de son travail, la théorie de l’universel et la pensée sur l’art, pour proposer une nouvelle façon de concevoir cette institution centrale de notre civilisation. Il met ainsi en évidence la vocation humaine du musée.
Il n’était pas de meilleur site pour une telle recherche que le musée du Louvre : ouvert en 1793 comme Muséum central des arts, il entend réunir les chefs-d’œuvre de l’humanité pour l’instruction et la contemplation de chaque visiteur. Et qui mieux qu’un philosophe de trois continents, qui vit et pense entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe, dont les travaux portent principalement sur la mutualité des cultures, pour penser le sens que le mot « universel » prend au Louvre ?
Depuis 2000, les chefs-d’œuvre des arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques sont présentés au pavillon des Sessions, renommé « Galerie des cinq continents » en novembre 2025. Pour la première fois, ces œuvres venues d’ailleurs sont exposées avec celles du musée du Louvre, ensemble. D’où les questions qu’aborde Souleymane Bachir Diagne : comment les objets venus d’ailleurs ont-ils pris racine au Louvre, comment y ont-ils acquis des significations nouvelles et comment peuvent-ils, placés côte à côte, mettre en dialogue le monde ?
Professeur à l’Université Columbia de New York, Souleymane Bachir Diagne est l’auteur, chez Albin Michel, de En quête d’Afriques avec Jean-Loup Amselle (2018), de Langue à langue (2022) et de Universaliser (2024).


