Dix ans après la disparition d’Abdelwahab Meddeb, le 6 novembre 2014, ce précieux texte inédit s’impose comme le testament spirituel du grand intellectuel tunisien. Mettant en relation de grandes figures de l’islam classique (philosophes comme Averroès, soufis comme Hallâj, Bistami, Jahiz et surtout Ibn Arabî) avec celles de l’Occident chrétien (Dante, Cervantès, Ramon Lull, Jean de la Croix, Thérèse d’Avila ...), l’auteur se révèle parfaitement « bilingue », maitrisant les références symboliques, jetant des ponts de significations entre des œuvres a priori distantes mais qui se répondent par-delà les frontières religieuses.
Avec l’érudition et le souffle qui caractérisent sa veine d’essayiste – et l’on voit poindre aussi dans cet essai posthume son identité première de poète –, Abdelwahab Meddeb nous invite, comme il a su le faire tout au long de sa vie, à un authentique dialogue des cultures qui fait si cruellement défaut à notre époque.